« Quand l’immobilier va, tout va ». Mais quid quand il ne va plus ? Notre analyse.
Le moral des agents immobiliers est au plus bas — mais des opportunités apparaissent !
Selon la grande enquête menée par Superimmo.com en septembre 2025 auprès de 996 agents immobiliers, le moral du secteur connaît une nette baisse : seuls 45,2 % des agents se déclarent optimistes quant à l’évolution du marché dans les six prochains mois. C’est une chute importante : en juin 2025, l’optimisme était à 51,3 % et un an plus tôt (septembre 2024) il culminait à 67,5 %.
Un climat de prudence, de tension sur le financement et un marché perçu comme “figé” après des périodes d’oscillation.
L’actualité politique — la démission du Premier ministre et ses impacts potentiels
En toile de fond de cette morosité, l’instabilité politique qui dure depuis des mois, la dégradation de la note de la France et la hausse des taux, l’ambiance internationale morose avec la guerre en Ukraine et au Moyen Orient. On peut déjà l’affirmer : la démission ce-jour du Premier ministre français va aggraver une nouvelle fois ce climat de défiance qui pèse lourd dans la décision d’acheter de nos concitoyens.
Points positifs & leviers d’optimisme
Mais dans ce contexte compliqué, plusieurs motifs d’optimisme subsistent :
Force du long terme : le logement est un besoin fondamental. Quel que soit le contexte, la demande existe (familiale, démographique, mobilité). Et sur le long terme : l’immobilier continue toujours de croître, cela reste donc un placement prudent.
Segmentation du marché : certains segments restent plus résilients – logements bien situés, biens avec rendement locatif élevé, biens rénovés ou attractifs pour les primo-accédants.
Taux probablement plafonnés : même si une remontée est attendue, une hausse excessive pourrait bloquer définitivement l’activité — les banques et autorités surveillent cela. Il faut aussi garder en tête qu’un prix d’achat ne se renégocie pas alors qu’un prêt sur 25 ans, lui, oui. Il est donc possible de faire baisser sa mensualité en cas de revirement des taux !
Possibilité de repositionnements stratégiques : les périodes difficiles sont aussi celles où des opportunités d’acquisition se présentent (fonds de commerce, locaux, portefeuilles).
Le marché de la location au plus haut : puisque la transaction est au ralenti, la location, elle, est au beau fixe ! Si vous en avez la possibilité, il peut être intéressant de reporter votre projet de vente pour envisager de louer votre bien dans l’attente de meilleures conditions de marché.Impact sur le marché & projections 2026
Nous le constatons au quotidien avec nos confrères : les prix sur Montpellier et ses alentours ont amorcé une légère baisse, surtout dans l’ancien « à rénover ». L’impact de la crise politique et de l’actualité internationale sont évidemment responsables de cette diminution, mais une correction du marché n’est également pas à exclure. Le pourtour méditerranéen est un des marchés avec la plus grosse croissance des prix, accentuée encore davantage par l’effet COVID.
Certains biens étaient donc probablement surestimés et restent ainsi désormais longtemps sur le marché de la revente. Il est de notre devoir, en tant qu’agents immobiliers, d’adopter une approche plus prudente sur les prix.
En tant que vendeur, gardez la tête froide face aux estimations trop flatteuses. Un prix de mise en vente trop élevé attire parfois les promesses… mais rarement les acheteurs. Mieux vaut une estimation juste et argumentée qu’un mandat obtenu sur des illusions.
Conclusion
Le recul du moral des agents sous la barre des 50 % est un signal fort : le marché immobilier est dans une phase de prudence, de repositionnement. Toutefois, cette conjoncture n’est pas synonyme de morosité totale : des segments résistent, des opportunités restent à saisir. L’agilité, l’anticipation et la qualité de l’accompagnement feront la différence.
Avec la démission du Premier ministre, l’environnement politique ajoute de l’incertitude — mais aussi la possibilité de réformes utiles à venir.
